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de Mars à Tōkyō - マルセイユから東京へ

第五の歌
Un combattant est dévorer par des doutes naissant envers l’organisation à laquelle il s’est donné à corps perdu.
Il se confie à un autre membre de "la formation" par la pensée, espérant apercevoir une réponse.

Director, Writer, Music Composer: Gaëtan Chrétien
Performer: Yuki Sugiura
Translator: Kiyoko Ishikawa
Year : 2020

FRANCE, JAPAN

written and composed by Gaëtan Chrétien
with Yuki Sugiura
translated by Kiyoko Ishikawa
© 2020, G Λ Ë T V И C Ҥ Я Σ T I Ξ И © Gaëtan Chrétien

(マルセイユ)
俺の身体は涙をこらえるのを拒む。
戦(いくさ)のさなかでもはや私と繋がろうとは願わない、そんなことがあろうか。
或いは、逃げ去ろうと欲するのは俺の血であろうか。

(東京)
おまえが私に語る涙は天空へと消えていくのか。
或いは、地に沈もうとするのか。

(マ)
どちらにするのか躊躇っているのであろう。
しかし、間違いなくこの地面にとらえられんとしている。

(東)
もし、この涙が地に溶けるならば、おまえの雄々しさのうちに忠誠と信念を証してくれよう。
数多の護衛隊の兵士が流すおぞましい血で、どれだけこの地を汚してきたことか。
血と地の交わりは敗北でもあり、また勝利でもあるしるし。

(マ)
これを続ける必要はあろうか。
この交わりも、結局は雨が消し去ってしまうであろうに。
何も充たしはしないように、何も起こらなかったように。
俺はこの身体の血という血を最後の一滴まで流すこともできる、雨が降ればそれもすべて洗い流してしまうだろう。

(東)
賭けてみるがよい、疑念は喰らい尽くせ。
もし、この地が我らの傷で覆われているならば、敵が抱く恐怖は消えてなくなるだろう。
そんな幻も見させる雨は、我々の援軍。

(マ)
幻?
この遺物は幻ではなかろうか。
この世で起こるすべての戦い、
山という山のふもとに埋まった死骸。
これらはすべて本当のことか。
この幻影がなければ、搔っ切られる喉は減るというのか。

(東)
護衛隊にいたときのおまえの眼はもっともっと大きく見開いていた。

(マ)
俺のこの眼が果たして自分のものだったか、分からない。

(東)
おまえの顔の奥深く、しっかり根を降ろしていたが。

(マ)
そうならば、今すぐこの首を刎ねてしまえばよかったろうに。

(東)
おまえの暗黒たる心の奥に生まれた敗北に決して屈することなかれ。
これを好機と受けとめよ。

(マ)
おれは剣を失くした。
生気のない肉を取り去った運命の刃だけが唯一俺に残ったもの。
そんな好機には俺は相応しくない。

(東)
この最後の局面を死へと導け、もし死がおまえを拒んだら、戦をするのがおまえの定めと分かるだろう。
おまえの敵のまなざしに潜む何かを見極めよ。
敵の憤怒を養うものを理解せよ、さすればおまえにとりつき離れないものへの答えが分かるだろう。

(マ)
虚無しか見出せなかったとしたら?

(東)
そのときは私が死を相手に語ろう。



(Mars)
Ma chair refuse de contenir ses larmes.
Est-il possible qu’elle ne souhaite plus se lier à moi dans les batailles?
Ou serait-ce mon sang qui désire fuir car je ne l’honore plus?

(Tōkyō)
Ces larmes dont tu me parles.
S’enfuient-elles en l’éther?
Ou décident-elles de sombrer en la terre?

(Mars)
J’ai la sensation qu’elles hésitent.
Mais je suis persuadé qu’elles se happent en ce sol.

(Tōkyō)
Si ces larmes s’unissent à la terre, alors elles te prouveront leur loyauté et conviction en ta bravoure.
Bien des gardiens ont souillé cette terre de leur sang avec honneur.
C’est une communion qui appartient autant à la défaite qu’à la victoire.

(Mars)
Est-ce réellement nécessaire de continuer?
Après tout ; chaque pluie efface cette communion.
Comme si rien ne suffisait, comme si rien ne c’était passé.
Je pourrais me vider de mon sang et à la prochaine pluie tout aura disparu.

(Tōkyō)
Ouvre ton esprit à la possibilité et dévore tes doutes.
Si la terre restait nappée de nos blessures alors la crainte de nos ennemis à notre égard s’évanouirait.
La pluie nous offre cette illusion, considère la comme une alliée.

(Mars)
Une illusion.
Cette relique ne serait-elle pas une illusion?
Toutes ces batailles menées à travers le monde.
Tous ces cadavres ensevelis sous chaque montagne.
Est-ce que tout ceci est réel?
N’y aurait-il pas moins de gorge tranchée sans ce mirage?

(Tōkyō)
Tu avais les yeux bien plus ouverts lorsque tu as rejoint la garde.

(Mars)
Je ne suis pas certain que ces yeux étaient les miens.

(Tōkyō)
Pourtant ils étaient bien enracinés à ta tête.

(Mars)
Dans ce cas tu aurais dû me la couper dans l’instant.

(Tōkyō)
Ne laisse jamais une défaite éveillée la noirceur de ton cœur.
Accepte la comme une opportunité.

(Mars)
J’ai égaré mon sabre.
Seules quelques lames de fortune retirées de chair inerte sont à ma possession.
Je ne mérite pas cette opportunité.

(Tōkyō)
Mène cette dernière face à la mort, si elle te refuse alors tu sauras que tu es voué à combattre.
Discerne ce quelque chose dans le regard de tes adversaires.
Interprète ce qui nourrit leur fureur et tu trouveras une réponse à ce qui te hante.

(Mars)
Si je ne trouve rien d’autre que le néant?

(Tōkyō)
Alors je parle à un mort.